ECLIPSE

Chaque joueur possède 10 satellites reliés 2 par 2 par des chaines (3 longues et 2 courtes) et une comète, boule plus grande comparable au Roi des échecs. Le but du jeu est d’immobiliser la comète de l’adversaire et plus précisément de faire en sorte qu’elle ait virtuellement aucune possibilité de déplacement à son tour de jeu. Les mouvements se font dans la limite autorisée par la longueur des chaines. Ici pas de captures mais des blocages par entrave. Les chaines amies ou ennemies peuvent se superposer immobilisant ainsi les satellites reliés par leur chaîne entravée jusqu’à une éventuelle libération.

ECLIPSE fait partie des jeux de capture dont le Roi n’a aucune force réel (contrairement aux échecs) et est tout juste bon à fuir et se planquer. Une stratégie défensive sera perdante et il n’y aura pas d’autre choix que d’envoyer ses troupes vers l’avant ne serait-ce que pour donner de l’air à sa comète. Il n’en reste pas moins un jeu de réflexion intense dans lequel on plonge avec passion, en tout cas dans les premières parties de découverte. Le principe de pièces reliées par des chaines qui délimitent la portée des déplacements est bien trouvé. On regrettera que les billes des satellites aux chaines plus courtes ne soient pas plus petites pour bien les différencier avec les autres.

Edition : Gigamic 1999

  • Capture
  • 2 joueurs
  • Rôle symétrique
  • Plateau plan / pavage régulier hexagone / homogène
  • Pions séparés / simples et composés / variés
  • Déplacements par glissement / blocages provisoires / capture de gain par entourage
  • Jeu partisan

THE CUBE²

Dans THE CUBE² le but est de faire un maximum de carrés de sa couleur en posant les tuiles côte à côte par les mêmes couleurs. Pour y parvenir, il faudra créer des situations de cases bloquées dans lesquelles votre adversaire perdra l’opportunité d’y jouer sa/ses couleurs.

Ce petit jeu d’apéritif, jouable jusqu’à 4 joueurs et qui tient dans une petite boite cubique, se mange comme un amuse gueule. N’y voyez pas un grand jeu stratégique mais un modeste jeu tactique aux parties rapides. Simple et amusant !

Edition : United square 2012

  • Score
  • 2 à 4 joueurs
  • Rôle symétrique
  • Plateau plan carré / pavage régulier carré / homogène
  • Pions séparés / simples / variés
  • Pose
  • Jeu partisan

EPAMINONDAS

EPAMINONDAS est un jeu à enbut. Le gagnant est celui qui possède le plus de pions sur la ligne opposée lorsque c’est à son tour de jouer. Dit autrement, le vainqueur est celui qui amènera un pion sur la dernière ligne sans que son adversaire ne puisse immédiatement à son tour, soit éliminer ce pion, soit en faire tout autant. Les déplacements s’effectuent en « phalanges » constituées de plusieurs pions contigus sur une même ligne et d’un nombre de cases inférieur ou égal au nombre de pions qui les composent. Un pion seul peut également se déplacer d’une case. A la suite de ce déplacement, si la tête de la phalange rentre en contact avec une autre phalange strictement inférieure en nombre, celle-ci est entièrement capturée. La capture s’effectue également sur un pion seul.

EPAMINONDAS  a failli avoir ce que j’appelle « un défaut naturel ». Si le deuxième joueur joue toujours ses coups symétriquement par rapport à ceux du premier, alors la partie se termine en match nul. Heureusement un petit point de règle interdit le coup symétrique à partir du moment où un pion a été posé sur la dernière ligne forçant le deuxième joueur à trouver une autre stratégie dès le début.

Apparu dans les années 60/70, EPAMINONDAS n’est toujours pas démodé car toute son originalité vient du déplacement des pions très innovant. Le terme de « phalange » est bien trouvé. Les attaques se font subitement pour ensuite se rabattre et ainsi conserver ses troupes soudées. On est bien dans une bataille rangée comme on les pratiquait dans la Grèce antique. Les parties seront donc subtilement engagées et de multiples stratégies vous apparaîtront comme jouables.

Le matériel de Nestor Games est toujours fidèle à lui-même : pratique, suffisant, mais cher. Il est encore possible de trouver de plus vieilles éditions.

Edition : Nestor Games 2010

  • Atteinte
  • 2 joueurs
  • Rôle symétrique
  • Plateau plan rectangulaire / pavage régulier carré / homogène
  • Pions séparés / simples / identiques
  • Déplacement par glissement et par groupe / prises par rapport de force
  • Jeu partisan

BLACK HOLE

Chaque joueur possède 10 pions numérotés de 1 à 10  qu’ils vont placer à tour de rôle. Lorsque tous les pions seront posés il restera une case vide, le fameux « black hole ». Les joueurs additionnent alors la valeur de leurs pions qui y sont adjacents. Le joueur qui a le plus de points gagne la partie.

Avec BLACK HOLE on pourrait croire à un jeu simple et génial, et c’est vraiment l’impression que l’on a lors des premières parties. Malheureusement il souffre d’un très vilain défaut qui concerne les coins. Si un joueur joue dans une des deux cases adjacentes à un coin et que l’autre joue la même valeur sur la deuxième case, alors le match nul est forcé car aucun des joueurs n’osera perdre l’initiative en jouant dans ce coin qui deviendra au final le « black hole ». Et cela est d’autant plus le cas en jouant la valeur maximale 10. Et les légères variantes proposées dans les règles ne changent rien au problème.

Concernant le matériel de l’éditeur espagnol Nestor Games, que je considère comme le plus important éditeur de jeux abstraits grâce à un catalogue très bien fourni, il s’agit d’un plateau enroulable genre tapis de souris qui se range dans une trousse avec les pions. Le principe est de le rendre très facilement transportable et le pari est réussi. Dommage que les jeux Nestor Games soient aussi chers auxquels il faut ajouter des frais de ports qui découragent un peu plus encore leur achat.

Edition : Nestor Games 2013

  • Score par comptage de points
  • 2 joueurs
  • Rôle symétrique
  • Plateau plan triangulaire / pavage régulier héxagonale / homogène
  • Pions séparés / simples / variés
  • Mécanisme de pose
  • Jeu partisan

IGNIS

IGNIS a pour thème les 4 éléments de la nature. Un joueur a les pions Eau (bleus) et l’autre joueur les pions Feu (rouges). Les pions Terre et Air (verts et blancs) sont neutres et sont utilisés pour être introduits sur les cases en bordure. Les autres pions sont alors poussés d’une case vers l’intérieur du plateau et peuvent être éjectés s’ils se trouvent sur le bord opposé. Le but étant d’éjecter tous les pions de son adversaire. Les pions Terre ne peuvent pas être éjectés et les pions Air ne peuvent être éjectés que par les pions Terre. Mais attention car la taille du plateau va se réduire petit à petit. En effet, lorsqu’une ligne ou colonne située en bordure ne contient que des pions d’un même élément, ces pions retournent dans la réserve en tant que pions Terre (tous les pions ont le symbole Terre au verso et vont en réserve en tant que tel en cas d’éjection) et les cases ainsi libérées ne font plus partie de la zone de jeu.

J’ai un petit problème avec IGNIS. Je n’arrive pas bien à comprendre l’utilité des pions Air qui contrairement aux pions Terre n’ont aucune action de blocage. Peut-être empêchent-ils de créer des lignes de même élément en bordure ainsi que la réduction du plateau et les conséquences qui en résultent. Si c’est bien ça le seul intérêt des pions Air, les joueurs n’auront pas vraiment de raison de les utiliser en début de partie et devront attendre que le plateau soit mieux rempli avant d’en faire usage stratégiquement. Malheureusement leur nombre peut très vite se réduire car facilement éjectables et même utilisables en tant que pions Terre.

A part cet aspect nébuleux, IGNIS propose un mécanisme de réduction du plateau très intéressant provoquant des retournements de situation surprenants. Toute son intelligence tactique se trouve bien là et les parties seront souvent très serrées même entre deux joueurs de niveaux différents. Son matériel agréable contribue à se lancer dans la découverte de ce jeu sans prétention.

Edition : Huch & friends 2013

  • Élimination
  • 2 joueurs
  • Rôle symétrique
  • Plateau plan carré variable/ pavage régulier carré / homogène / réduction de l’air de jeu
  • Pions séparés et communs / simples / identiques
  • Déplacement par glissement et introduction / prises par éjection
  • Jeu impartial

POLYGONE

Il y a deux façons de gagner à POLYGONE. Soit être le premier à capturer 7 segments adverse, soit être le premier à atteindre le sommet opposé. Un segment se déplace en pivotant autour d’un des deux axes à ses extrémités. Il ne peut ni passer par dessus un autre segment ni reculer. Les bords du plateau ne sont pas considérés comme obstacles aux déplacements. Les captures ont lieu lorsqu’un polygone fermé et vide apparait. La couleur majoritaire l’emporte et tous les segments de la couleur minoritaire sont alors capturés. Il se peut dans certains cas que plusieurs polygones apparaissent simultanément ou qu’une capture ouvre un autre polygone créant ainsi une petite réaction en chaine.

POLYGONE a sur sa boite quelques étiquettes de récompenses pleinement méritées, comme un grand cru. Les mécanismes de déplacement et de capture sont très innovants pour un jeu dont la profondeur semble infinie et raffinée. Il pourrait faire l’objet d’une étude théorique approfondie à la manière des grands noms du genre et POLYGONE se range sans problème parmi les principaux jeux abstraits modernes. On frôle la perfection.

Edition : Facabo 2005

  • Atteinte / Élimination
  • 2 joueurs
  • Rôle symétrique
  • Plateau plan / grille hexagonale joué sur arrêtes / homogène
  • Pions séparés / simples / identiques
  • Déplacement sur point de rotation / prises par configuration fermée
  • Jeu partisan

PUISSANCE 4

A tour de rôle les joueurs introduisent un pion dans l’une des colonnes de la grille. Le premier qui aligne 4 de ses pions verticalement, horizontalement ou en diagonale gagne la partie.

Le plateau vertical et l’intervention de la gravité font l’originalité de ce simple jeu d’alignement, aux moultes rééditions dues à un succès phénoménal mérité. D’un abord facile et enfantin, PUISSANCE 4 continuera à vous surprendre car il suffit d’avoir jouer contre de forts joueurs pour vous rendre compte que vous êtes très loin d’en avoir fait le tour. Il vous faudra notamment beaucoup de pratique pour bien cerner la notion stratégique de parité, ô combien subtile.

Dans cette édition de 2009, 4 autres variantes sont proposées plus ou moins intéressantes avec pions spéciaux, planches cartonnées à insérer sur les bords et éjections par le bas. Dans ce dernier cas, le système de libération des pions en position semi-ouverte ne fonctionne pas très bien et rend certaines variantes impraticables. Dommage !

Depuis sa première édition chez MB en 1974, que je possède également, PUISSANCE 4 reste encore la meilleure introduction pour les enfants aux jeux combinatoires abstraits. Simple et puissant !

Edition : Hasbro 2009

  • Arrangement
  • 2 joueurs
  • Rôle symétrique
  • Plateau plan rectangulaire et vertical / pavage régulier carré / homogène
  • Pions séparés / simples / identiques
  • Introduction sur le bord / poussée / éjection
  • Jeu partisan

BARONY

Après avoir placer les tuiles pour constituer le plateau, les joueurs devront conquérir des territoires pour y construire villages, forteresses et cités. Les différents types de terrains conquis ainsi que les villages de vos adversaires pillés vous rapporteront des points avec lesquels vous achèterez des titres de noblesse. Lorsqu’un joueur est devenu duc, celui qui détient le plus de points devient roi et gagne.

Étonnamment, à l’intérieur de cette grosse boite bien illustrée se cache bel et bien un véritable jeu combinatoire abstrait plutôt bien conçu, au rythme soutenu et jouable jusqu’à 4 joueurs. On retrouve certains aspects d’un gros jeu de société dont un matériel abondant et la présence d’une monnaie. Mais on s’aperçoit après quelques parties que les cotés tactiques et stratégiques sont assez pauvres. Les conflits sont finalement peu fréquents car les règles imposent facilement des situations de status-quo et la stratégie se limitera presque à bien positionner ses cités dans la première phase du jeu. En fait, BARONY est plus intéressant à 4 joueurs car ils devront répondre à plus de risques d’agressions et gérer plus difficilement leur situation. De plus, la règle de placement des cités alterné rétablit très bien l’équilibre du premier trait. Le dernier joueur aura donc autant de chance de gagner que le premier.

En conclusion, BARONY est un grand jeu de société mais un petit jeu abstrait. On ne peut pas tout avoir.

BARONY SORCERY

BARONY SORCERY est l’extension presque indispensable. Outre la possibilité d’introduire un cinquième joueur, la magie fait son entrée dans l’univers des nobles chevaliers donnant au jeu un thème dérivant sur l’héroic fantasy. Mais je vous rassure tout de suite, toujours pas de fantaisie ici car malgré l’aspect aléatoire que peut sembler influer la magie, SORCERY respecte l’absence de hasard du jeu de base. 

Les joueurs vont pouvoir se procurer des jetons magies dans de nouvelles cases appelées « lieux mystérieux ». Ces jetons vont être dépensés pour utiliser des sortilèges, actions spéciales qui permettent de réaliser des coups normalement interdits et qui restent disponibles pour tous après leur utilisation.

SORCERY est bien venu car il corrige dans une certaine mesure les défauts que l’on pouvait reprocher à BARONY notamment les situations de status-quo qui pourront être déverrouiller par les sortilèges. C’est un grand plus qui donne à ce jeu un nouvel élan et un regain d’intérêt.

Edition : Matagot 2015-2016

  • Score par comptage de points
  • 2 à 4 joueurs (jusqu’à 5 avec Sorcery)
  • Rôle symétrique
  • Plateau plan modulable / damier régulier héxagonal / non-homogène
  • Pions séparés / simples / variés
  • Déplacement par glissement / pose / mutation / monnaie / prises provisoires par rapport de force
  • Jeu partisan

BATTLE SHEEP

Dans un premier temps les tuiles du plateau sont placées librement. Ensuite les joueurs mettent leur pile de 16 pions sur une case en bordure. Au tour de jeu, une pile est divisée en deux du nombre de pions de votre choix et la partie supérieure est déplacée en ligne droite d’un nombre de cases maximum jusqu’à rencontrer un obstacle, pion, pile ou bord de plateau. Celui qui occupera le plus de cases en fin de partie sera vainqueur.

BATTLE SHEEP est la réédition thématisée de SPLIT sortie chez jactalea et est devenu ainsi un des jeux de blocage les plus connus. Les grandes nouveautés sont la possibilité de jouer jusqu’à 4 et un objectif par comptage de points. Néanmoins les parties à plus de 2 provoquent de forts déséquilibres car des alliances apparaissent, qu’elles soient volontaires ou pas.

Un jeu d’une belle élégance qui vient de son mécanisme extrêmement simple servi par un thème et un design sympathique. Les parties sont rapides et riches, sans cesse renouvelées par un plateau différent.

Edition : Blue orange 2014

  • Score
  • 2 à 4 joueurs
  • Rôle symétrique
  • Plateau plan modulable / pavage régulier héxagonal / homogène
  • Pions séparés / simples / identiques
  • Déplacement par glissement / désempilage
  • Jeu partisan

AKIBA

Un joueur a les billes blanches, l’autre les noires, les rouges sont neutres. Le premier qui arrive à expulser 7 billes rouges est déclaré vainqueur. On peut aussi gagner en expulsant toutes les billes de son adversaire ou en les bloquant sans aucune possibilité de coup. Pour pousser une bille, il faut que la case par laquelle elle est poussée soit libre, ce qui veut dire que le joueur doit pouvoir placer son doigt contre sa bille. Toutes les billes se trouvant derrière celle-ci sont entraînées une case plus loin quelque soit leur nombre et leur couleur. Il est toutefois interdit d’éjecter celles de sa propre couleur. Lorsqu’un joueur en éjecte une, il a le droit de rejouer et ainsi de suite. Il est donc possible d’éjecter toute une ligne de billes en un seul coup.

Vous l’aurez compris, malgré les apparences AKIBA n’a pas grand chose à voir avec ABALONE dont la notion de « sumito » (supériorité numérique) y est là totalement absente. Cela rend très difficile, pour ne pas dire impossible, de s’opposer aux menaces de l’adversaire ce qui impose une lecture anticipée des coups. Une bonne stratégie consiste à déconnecter ses propres billes et les disperser dans plusieurs lignes et colonnes pour multiplier les possibilités d’attaques et réduire les risques de les voir disparaître en trop grand nombre. Le plateau peut très vite se vider et les parties de débutants peuvent être très rapides mais le jeu dévoile ses multiples subtilités à force de pratique et devient alors passionnant.

Alors AKIBA mieux qu’ABALONE ? … Différent en tout cas.

Edition : Fun connection 1994

  • Élimination / blocage
  • 2 joueurs
  • Rôle symétrique
  • Plateau plan carré / pavage régulier carré / homogène
  • Pions séparés et communs / simples / identiques
  • Déplacement par glissement et par groupe / poussée / prises définitives par éjection
  • Jeu partisan