Le 13 janvier dernier, le jeune hollandais Roel Boomstra est devenu le nouveau champion du monde de jeu de dames international en battant le russe Aleksandr Schwarzman lui-même multi champion du monde. Selon les avis d’experts, il s’agit d’une très grande performance pour ne pas dire un exploit. Malheureusement il est assez difficile d’obtenir des renseignements détaillés sur les compétitions internationales de ce superbe sport de l’esprit sans devoir fouiller sur des sites hollandais ou russes.
Boardspace est un site de jeu en ligne que j’ai toujours bien aimé mais malheureusement très peu fréquenté. Pourtant il a beaucoup de qualités. Toujours bien vivant avec un nouveau jeu régulièrement (voir sa geeklist sur BGG), une belle collection de jeux abstraits souvent édités, modernes, anciens, rares, classiques … , et la possibilité de jouer contre des IA pas toujours très fortes mais existantes uniquement sur ce site pour certains jeux.
Alors je me permet de lui faire un peu de publicité bien mérité d’autant plus qu’il est désormais disponible en appli sur Android et IOS. Une riche idée qui je l’espère boostera sa fréquentation.
En remerciant Dave Dyer le créateur de Boardspace qui grâce à sa passion fait encore et toujours vivre ce site qui doit demander un sacré boulot. Et la meilleure façon de le remercier est d’aller y faire une petite partie …
Beaucoup de jeux abstraits sont nés directement en jeux vidéo. Il existe d’ailleurs un lien intime et historique entre ces deux genres, jeux abstraits et électroniques font toujours bon ménage et fusionnent même souvent pour le plus grand plaisir des joueurs en réseau dont je suis. Il s’agit d’un vaste sujet sur lequel je reviendrai sûrement.
J’ai redécouvert ANTAGO récemment auquel j’avais joué sur Amiga au début des années 90. Ce jeu m’a été remis en mémoire par un ami. Ah mais oui mais bien sûr ! me suis-je écrié lorsque j’ai revu des images de ce jeu vidéo qui est bel et bien un jeu abstrait. Le petit diable et le petit ange qui se poussent pour pouvoir introduire leur boule de feu ou de glace sur le plateau. Simple mais subtile.
Les joueurs font rentrer un pion sur le côté du damier. Chaque pion placé décale ceux qui sont déjà présent sur la ligne ou la colonne avec la possibilité d’éjecter celui qui se trouve en bordure opposée. Il est par contre impossible d’éjecter celui qui vient tout juste d’être placer par l’adversaire. Le premier qui aligne 5 pions gagne. Et bien il a l’air de rien ce petit jeu à la con mais il est pas si évident.
J’ai trouvé cette vidéo sur YouTube très explicite :
Bien entendu, ce jeu est jouable sur un plateau réel. Il vous faudra un simple damier 5×5 et des pions de deux couleurs différentes.
Je suis quand même très étonné qu’il n’ai pas été ressuscité des années 90 pour réapparaître sur les sites de jeux en ligne comme l’a été ATAXX, jeu d’arcade très populaire sorti à peu près au même moment sur Amiga et Atari ST. Messieurs les programmeurs, voici un jeu qui ne demande qu’à être connu et reconnu et qui ne doit pas être bien difficile à mettre en ligne.
Vous présenter BLACK HOLE c’est aussi pour moi l’occasion de vous parler de l’excellent éditeur NESTOR GAMES. Créé par un créateur de jeux espagnol Néstor Romeral Andrés, Nestor Games est, je le pense vraiment, le meilleur éditeur de jeux abstraits actuel de part son grand choix et la grande rareté de certains. De plus, la présentation générale du matériel est originale et vraiment plaisante. Le plateau est un tapis souris imprimé, souple et enroulable. Le tout se range aisément dans une trousse en toile qui facilite le transport. Il existe même pour certains jeux, une version deluxe absolument magnifique avec pions et plateaux en plastique découpés au laser. On regrettera juste les prix de vente assez élevés au final avec frais de port et autre taxe douanière.
Black Hole est le genre de jeux dont les règles s’expliquent en 10 secondes top chrono. A tour de rôle, les joueurs placent leur pions sur les cases du plateau dans l’ordre croissant (de 1 à 10). Une fois qu’ils sont tous placés, il reste une case vide, le fameux trou noir. On compte alors les points de tous les pions adjacents à cette case. Le joueur qui a le plus de points est déclaré vainqueur. Simple non ?
Maintenant, et comme la plupart du temps avec les jeux abstraits, derrière la simplicité des règles se cachent une profondeur de jeu surprenante. Ma première impression stratégique est le contrôle des cases du bord qui ont une bonne projection sur le reste du plateau. Les coins semblent faibles pour les coups d’ouverture mais peuvent déclenchés des coups tactiques fatals en milieu de partie. On peut aussi affirmé que celui qui joue en deuxième aura le privilège de jouer le dernier coup. Un avantage certain qui peut forcer la nulle plus facilement en cas de retard au score. Les deux joueurs s’évertueront à prendre l’initiative en créant des menaces pour forcer les coups de l’adversaire. Mais attention, car le jeu réservent bien des surprises.
Pour conclure, je dirai que Black Hole est un véritable porte drapeau des jeux abstraits (tout comme le puissance 4) car je l’ai vu séduire les plus réticents à ce genre de jeux. Sa simplicité et la cadence de ses parties y auront grandement contribué.
Le shōgi est le jeu d’échecs japonais que j’ai découvert grâce à Fabien Osmont dont je conseille fortement la lecture de son livre. Au début j’étais très réticent car j’avais peur d’avoir beaucoup de difficulté à reconnaître les pièces mais finalement on s’y fait vite car se n’est pas si compliqué (contrairement au xiangqi). Les amateurs d’échecs n’auront aucune difficulté pour s’adapter au shogi avec lequel il possède des points communs.
Dans le shogi, il n’y a pas de pièces noires et blanches. Toutes sont de la même couleur et c’est leur orientation sur le plateau qui indique leurs camps respectifs . Cela est dû au fait que les pièces capturées peuvent être remises en jeu dans le camp de celui qui s’en est emparées, au prix d’un coup. C’est le parachutage. Il compense grandement la faible mobilité générale des pièces par rapport au jeu d’échecs classique. En effet, au shogi il n’y a pas de mat rapide ni même de roque. Une partie commence par de petits coups prudents de développement tranquille. Puis, une fois que les prises ont commencé, le parachutage peut accélérer les choses.
On y retrouve des pièces bien connues : le roi, une tour, un fou, les cavaliers, les pions (les deux derniers sont un peu différents). Et on y découvre les généraux d’or et d’argent, et la lance. Les pièces peuvent être promues (sauf le roi et le général d’or) par un mouvement dans la zone des 3 dernières lignes, sans que ce soit toujours obligatoire. Elles sont alors retournées et deviennent pour la plupart des généraux d’or sauf la tour et le fou qui gagnent un peu plus de mobilité. Au shogi, la pièce la plus forte est la tour promue.
Tout comme aux échecs, les pièces ont une valeur matérielle basée sur la valeur basique du pion. En voici un aperçu :
Pièces
Valeur
Valeur promue
Pion
1
10*
Lance
4
9
Cavalier
5
9
Général argent
7
9
Général or
8
—
Fou
11
15
Tour
13
17
Roi
—**
—
* Un pion promu a plus de valeur qu’un général d’or grâce à la perte de la promotion lors de sa capture.
** Le roi à une valeur matériel infini mais une valeur de force supérieur à celle du général d’or.
Le shogi est un jeu ancestral qui a été énormément théorisé. Beaucoup de variantes existent dans différentes taille de plateau mais la plus commune se joue en 9×9.
Si le shogi vous intrigue, je vous conseille de faire un tour sur le site de la fédération française où vous trouverez plein de choses intéressantes.
Ci dessous, une partie rapide sur PlayOK avec les pièces occidentalisées. Elle vous donnera une bonne idée du jeu et de son déroulement. Les pièces promues apparaissent en rouge.
Epaminondas est un jeu à enbut inventé par Robert Abott en 1975. Il est actuellement éditer par Nestor Games. Le but est d’amener un pion dans la ligne opposée, mais si l’adversaire peut en faire de même à son tour, la partie continue jusqu’à ce qu’il y en ait un qui y mène une majorité de pions. Son mécanisme de déplacement et de capture par phalanges le rend fort original.